Loup-garou Abigael
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a été créé par Ancien loup-garou de 10.08.2006 à 08:45:31
Clan:
Description du personnage
Table des matières

Chapitre 1: Naissance et renaissance d'Abigael
Chapitre 2: Le Monde de la nuit
Chapitre 3: La Marche de Boston
Chapitre 4: L eveil
Chapitre 5: Routine
Chapitre 6: La chute de Boston
Chapitre 7 (en cours): Refuge à Salem

Supléant les faits réels référencées dans cette histoire:
- Jack L'eventreur
- Le grand incendie de Boston

NB: Pour aller directement sur mon profil de jeu, appuyez "fin".
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Naissance et renaissance d'Abigael

Je suis née en 1870, originaire d'une pauvre famille de York. Pour mes 14 ans, mon père m'envoya chercher du travail afin d'aider la famille. Je partis pour la toute proche, nouvelle et industrielle ville qu'est Leeds. Dans ces rues misérables, noircies par la houille d'une Angleterre à la Dickens, mon salaire ne pouvait à la fois aider ma famille et me permettre de survivre.



C'est alors que j'ai commencé à user de mes charmes pour y subvenir. Plus le temps passait, moins je travaillais dans les usines textiles de la ville et plus mes activités se centraient sur le commerce du plaisir de la chair.

Je ne pouvais pas supporter cette vie qui me semblait dejà toute tracée: celle d'une quelconque catin vivant de la solde de journaliers des mines de charbon de la région. Au printemps 1888, je décida de quitter mon Yorkshire natal pour la capitale. Helas, croire que l'herbe est toujours plus verte à coté est une utopie: la misère suit les pas de l'homme. A Londres, seul mes compagnons de couches ont changé: les bourgeois londoniens ont remplacé les ouvriers du nord de l'Angleterre. Me voilà sur les trottoirs du quartier de Whitechapel à partager ma couteuse loge avec une amie rencontrée sur place: Mary Jane, catin aussi de son état.

L'été arriva... Une vague de peur commenca à s'emparer des rues de Whitechapel: les vendeurs de journaux à la crié annoncaient régulièrement qu'un tueur en série avait assassiné les prostituées du quartier d'une indescriptible facon. Au gré de ces annonces, les clients se faisaient plus rares. Gagner de quoi vivre devenait de plus en plus difficile.



A l'aurore du 8 novembre 1888, un homme à l'allure gentleman alla à la rencontre de Mary Jane et moi. Il nous proposa de lui tenir compagnie la nuit enitère en échange d'une bourse remplie de shillings. Bien qu'essayant de garder un minimum de dignité chrétienne malgré notre métier, devant cette somme et les rues desertées par les clients, nous n'avions guère le choix et avons donc accepté son marché.

Arrivés dans notre appartement, nous nous deshabillames et commencames notre travail. Le temps passe. Pour la première fois, un client reussit à me donner plaisir. Pendant ce moment de bien-etre, je regarda un instant à travers la fenetre. Londres me parut magnifique: le soleil finissait de disparaitre dans la brume rougit de sa lumière et laissait place à une lune d'une beauté captivante. Elle baignait de ses rayons la pièce qui semblaient carresser ma peau. Je me laissa aller sur le bercement de ces sensations.

Tout à coup, le client commenca à hurler et à se tordre de douleur. Son visage commenca à attrocement se deformer, son corps se mit à gonfler et des poils sortirent de sa peau. Il m'était impossible de me degager de son etreinte. Le moment de plaisir se transforma en moment d'horreur. En l'espace de quelques instants une bete mi homme mi loup avait pris la place de celui-ci! La creature me mordit violement le bras. Mary Jane essaya de fuire: à peine a-t-elle voulu quitter le lit que la creature me jeta pour lui bondir dessus. Il la dechiqueta de ses crocs et de ses griffres.



Epouvantée, je sauta par la fenetre. Les éclats de verre lacérèrent ma peau, la chute de l'étage m'était douloureuse mais ce n'etait rien par rapport à l'atroce souffrance de cette morsure. Elle me brulait comme le plus ardant des feux! prise de panique, je me mis à courrir droit devant moi en suppliant l'aide. Les rues étaient desesperement desertes, les fenetres desesperement closes et éteintes.

La bete me traquait! Elle aurait pu tres bien me rattraper rapidement mais elle sembla vouloir jouer avec moi, jouer tel un lord lors d'une battue à la chasse à court. Je continua à deambuler un temps qui me parut sans fin dans les rues de londres, nue, une main posé sur la morsure dans le vain espoir de soulager cette inimaginable douleur. Finalement, je me trouvais piégée sur les quais de Londres: devant moi une passerelle menant vers un bateau, derrière moi la bete. La bete me regardait, immobile, comme pour m'ordonner d'embarquer sur ce navire. Bien que résignée à ma prochaine mort, j'avanca vers le pont du navire pour retarder la fatale échéance. Arrivée sur le pont, je vis les marins qui semblaient nullement choqués par le fait que je sois nue, ensanglantée et les yeux remplis de peur. Au contraire, ils m'accueillirent très courtoisement, comme si de rien n'était, et m'invitèrent à m'installer dans une loge. Je suivais, hagarde, un des marins et entra dans une luxueuse cabine. Le marin ferma de l'exterieur la cabine et murmura pour lui même "Le maitre a toujours aussi bon gout!". C'est alors que je m'evanouit par l'emotion ou par la douleur de cette insuportable morsure: moi-meme, je ne le sais pas.

Au matin, le desert nocturne fit place à une foule qui me parut plus groulliante que jamais. Par le hublot, j'arrivais étrangement à discerner les conversations des uns et des autres dans ce tumulte. J'entendais ,entre autres, les crieurs de journaux annoncer en boucle le grand titre du jour: "9 novembre 1888. Londres s'enfonce dans l'horreur: Jack l'éventreur a encore frappé! Sa dernière victime, Mary Jane Kelly, a été complètement éviscérée! Achetez le Times!". Je n'essaya meme pas d'appeler à l'aide. C'etait comme si une nouvelle volonté ou un etre était entrain de s'enraciner au plus profond de mon etre et m'en empechait. Et meme si j'aurai pu: pouvait-il m'entendre dans un tel vacarme?



L'après midi même, le navire pris le large et se dirigea vers une destination qui m'était inconnue. Dès lors, Londres n'entendit plus jamais parler des crimes de Jack l'éventreur. Une fois l'horizon de la terre effacée, le client de la nuit précédante entra dans ma cabine, me donna une robe digne des plus grandes ladies d'Angleterre et repartit aussi tot sans un mot. A partir de ce moment, je pu sortir librement sur le pont. Les marins ne m'adressait pas la parole à part me saluer avec grande révérence. Ils avaient tous un tatouage representant une tete de loup au centre d'un cercle de bras. Je ne pouvais voir l'homme mysterieux que de loins dans la capitainerie. Je sentais qu'il épiait mes actions.



Après plus de 3 semaines en mer, une cote sauvage se dessinait à l'horizon, au milieu de cette cote se tenait debout une de ces arrogantes villes de Nouvelle Angleterre dont les batiments rouges contrastait avec la nature verte environnante. Le navire finit par accoster dans le port de cette ville. C'est alors que l'homme mystérieux arriva, me prit courtoisement par le bras et m'accompagna pour décendre la nacelle. Sur le port, un homme accueillait les nouveaux débarqués: "Bienvenus à Boston!".



Une nouvelle vie dans un nouveau monde s'ouvrait devant moi. Une vie dont je n'ai compris les règles que la nuit du débarquement: ma première pleine lune depuis ma morsure, la nuit du premier reveil de ma bete intérieure.

Mais ceci est le début d'une autre histoire.

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Le monde de la nuit

Après un si long et solitaire voyage, les quais de Boston exaltaient mes sens par sa vie fourmillante. Le mélange de bruits de pas, de rires, de voix criardes et chuchotantes, de métal s'entrechoquant était si intense qu'il en devenait même abrutissant. Dans ce charivari, les dockers étaient entrain de vider la cargaison des navires vers les entrepots. La complainte de leurs respirations suggerait grandement la rudesse de leur travail. Dans l'effort, leur peau laissaient s'échapper une odeur de sueur qui se mélait en note de fond à l'air poissonneux issu du large.



Plus loins se dessinait un marché dans lequel s'atroupaient les habitants. Dans ce dédal olfactif, les aromes des herbes et epices cotoyaient aussi bien la fétidité de la pêche du jour, les effluves de viandes sanguinolantes, la puanteur de la crasse populaire que le tout autant répugnant ostentatoire parfum de la bourgeoiserie locale.

Celui que je qualifierai dorénavant par "mon Maitre", car il est charitable pour le lecteur que certains noms ne soit pas mentionnés par écrit, fit arreter une calèche. Nous grimpames à l'intérieur et nous nous mimes en chemin. Je regardais les rues et les gens defiler.



A un moment, mon attention se fixa sur un bébé dans les bras de sa mère. Son odeur de nouveau-né parvenait jusqu'à mes narines. J'eu alors une abominable vision: l'enfant se trouvait devant moi, mort: son corps, laissant sortir les entrailles, baignait dans une marre de sang, plus loins reposait la tête détachée du reste du corps. Mon esprit exaltait devant ce spectacle. Comme si ma raison voulu me reveiller par sursaut d'humanité, je vis alors la tete du bébé ouvrir les yeux et se mettre à pleurer. Cette vision me fit sortir de ma torpeur cauchemardesque, mon malaise pouvait se lire sur mon visage. Ce n'est pas trop la vision en elle-meme qui me perturbait mais plutot le fait d'y avoir trouvé un certain plaisir. Je me souvains alors de cette nuit, de cette morsure, de la mort attroce de Mary Jane. Mon maitre se mit à me parler:

"La pleine lune est proche: tes sens s'affinent de plus en plus, ta bete interieure commence à se manifester! Ne t'inquiete pas, tu t'y habitueras. Il se pourrait meme que tu y prennes gout. Il est temps pour moi de t'expliquer ce que je suis... et ce que tu es devenue.". Il me raconta tout ce que je devais savoir, du moins de tout ce qu'il jugea nécéssaire que je devais savoir. Il me parla d'un monde existant dans l'ombre des civilisations humaines. Un monde occulte peuplée de créatures alimentant le folklore humain depuis l'aube des temps. Un monde de sorciers, de démons, de prédateurs de la nuit.



Parmi ces créatures existait la race à laquelle j'appartenais dorenavant: la race des loups garous, race garante de l'équilibre d'une divinité qu'il nomma Gaia, la terre mère. Il me raconta que les loups garous étaient le chaos géniteur de l'ordre. Leur role était de proteger l'equilibre de la nature face à la prolifération des humains - humains qu'il qualifia de bétail.



Il me parla d'une autre race de créature: les vampires ou plutot ce qu'il désigna comme la "repugnante vermine vampirique", race né de la punition divine du péché de Cain. Selon ses dires, l'existance même de ces etres remet en cause le cycle de la vie. Nulle création ne vient de néant: Gaia a besoin de la mort pour construire la vie. Or, une créature née mortelle ne peut échapper à la mort. Il etait donc nécessaire que l'abérration vampirique retourne dans le cycle de la vie par une mort ultime.



Mon maitre me raconta que les vampires utilisaient les villes humaines comme forteresse. Souvent dominateur et manipulateur de ces memes villes, ils se serviraient des hommes en encourageant leurs conquetes afin d'étendre leur réseau à travers le monde, et par la meme occasion, contribuent à la proliferation humaine. Depuis ces derniers siècles, les vampires se sont enracinés dans les terres des Amériques. Ayant utiliser le puritanisme des humains de l'ancien monde comme arme, les vampires se sont débarrassés des autres créatures de l'ombre à travers chasses aux sorcières et autres formes d'inquisitions.



Une fois nettoyées, la plupart des villes de la cote Est sont tombée sous le joug de princes vampires. Cependant, le pire ennemi de cette race est leur soif de domination, source de luttes intestines.

Ainsi, durant le grand incendie du 9 novembre 1872, incendie trouvant surement ses réelles origines dans une convoitise vampirique, l'emprise du prince de Boston se mit à vasciller: beaucoup des vampires qui le servaient ont atteind la mort ultime.



Mon maitre en profita pour lancer l'assault sur sa forteresse et purgea la ville de sa présence. Depuis, Boston dépendit des loups garous. Mais ces dernieres années, la race cainite sembla renforcer sa présence dans les murs de la ville, prenant source dans une vague d'immigration venant de l'Ancien Monde et des autres villes de Nouvelle Angleterre. Un assault lui sembla imminent.

Voilà tout ce qu'il m'a raconté en chemin et ce qu'il a jugé nécéssaire que je sache sur ma nouvelle vie. J'ai été choisie par mon maitre pour le servir corps et ame, si une quelconque ame puisse toujours resider en moi. Je devrais etre sa chose: protégeant son territoire, obéissant à ses ordres, assouvisant ses moindres désirs.

La calèche s'arreta devant une riche demeurre dans les faubourgs de Boston.

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La marche de Boston

La demeure était en retrait des autres maisons du faubourg. Elle s'installait sur un domaine à l'orée de la foret de Boston. D'un style que l'on qualifierait actuellement de victorien, elle s'apparentait aux grandes maisons mansardées d'Angleterre: mélange d'une allure majestueuse et d'une ambiance angoissante, quasi-fantomatique.



Un domestique ouvra la porte de la calèche et m'invita à descendre. Il portait le meme tatouage que j'avais vu sur les marins lors de ma traversée. Mon maitre m'accompagna dans la demeure et me conduisit dans une chambre, chambre qu'il me présenta comme etant nos appartements. En effet, si, dans le monde de l'ombre, mon role etait de le servir, d'assouvir avec ferveur ses plus infimes appétences, dans le monde des hommes, j'y etais connue comme son amante, puis sa compagne. Il s'absenta de ma présence et me laissa seule dans la chambre. Apres quelques minutes d'attentes, une jeune fille entra et se presenta humblement comme ma servante attitrée. Elle m'invita à me lever, puis ota mes vetements. Une fois nue, elle prit les mesures de mon corps. Dans un souci de me rassurer sur ma nouvelle vie, elle ne cessa pas de me parler. Avec un sourire eternelle, elle me parla d'elle, de moi, de mon maitre allant du sujet le plus banal à des sujets dignes d'interet.

Elle se nommait Deliverance, elle était la fille déshéritée d'une aubergiste huguenot qui s'était donnée la mort quand elle était à peine adolescente. Elle me parla de la miséricorde de mon Maitre pour l'avoir accueillit à son service alors qu'elle errait dans les rues de Boston. Elle me parla de sa devotion pour mon Maitre, elle me decrit avec avec enthousiasme le jour où elle a été tatouée de la marque du loup: symbole de l'alienation des hommes pour celui qu'elle designa comme l'alpha du Massachussets. Elle me dit qu'elle etait fiere que mon maitre l'ai designée pour etre ma servante, qu'elle esperait qu'elle devienne plus que ma servante: ma confidente, et que je devais etre fiere qu'il m'ai offert le don de la morsure. Elle toucha alors de ses doigts délicats la cicatrice de la morsure que je portais en mon bras. Elle la toucha comme une relique que l'on venerait. Au fur à mesure qu'elle touchait ma cicatrice, une brulure se declara. La forte douleur me fit perdre la raison et je la poussa violement au sol. Apres sa chute, elle se vautra à mes pieds, implora en larmes mon pardon et me dit qu'elle ne recommencerait plus. Culpabilisante, je l'aida à se relever, m'excusa de mon acte et la serra contre moi pour la consoler. La séance de mensurations se poursuivit, ainsi que le papotage incessant de Deliverance. Une fois la moindre parcelle de mon corps mesurable identifiée, Deliverance me rhabilla et s'excusa de devoir s'absenter afin de commander ma garde-robe.

Je me retrouvais de nouveau seule dans la chambre. La voix de Deliverance me manquait déjà: elle a été le seul contact social hormis celui de mon maitre - autant que son monologue sur le monde de l'ombre pouvait etre considéré comme acte social. Je regarda par la fenetre: un chemin demarait son tracé de la maison et se dirigeait vers le centre ville, longeant un peu plus loins les autres demeures du faubourg. Le chemin était quasi-desert: seule Deliverance, qui etait dejà sortie de la maison, s'y trouvait. Elle se dirigeait surement vers les tailleurs de la ville. Le faubourg était d'une quietude digne d'un cimitiere. Par le son du silence entrecoupé de legers bruits, par le mouvement ombragé que dessinaient certaines fenetres fermées, je devinais les yeux m'epiant. Les habitants du faubourg devaient savoir ce qu'était mon maitre, donc ce que je devais etre et qu'ils nous craignaient mais qu'ils étaient contraints par le secret. De l'autre coté du chemin se dressait à perte de vue une immense foret, vert par les conifères en certains endroit et marron en d'autres, par les arbres degarnis de feuilles, au dessus de laquelle brillait le soleil qui chauffait difficilement de ses rayons hivernaux le paysage environnant. Le faubourg me paraissait comme une marche delimitant la civilisation humaine de la nature encore vierge des Amériques.

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L'eveil

Le temps passa. Deliverance etait revenue. Elle m'aida à essayer mes divers toilettes et tenues. Toutes plus somptueuses les unes que les autres, elles épousaient parfaitement les formes de mon corps. J'avais l'impression de vivre un reve de princesse. Bien sure, tout ceci n'était qu'illusion pour la paraitre en société. En réalité, je demeurrais la catin que j'étais, voir pire: mon Maitre pouvait faire aussi bien appel aux services de mon corps que de mon etre.



La compagnie de Deliverance m'etait un veritable soulagement dans ce monde isolé. Le soir commenca à se dessiner à l'horizon. Mon Maitre demanda à Deliverance de s'absenter pour nous laisser seuls. Avant qu'elle ne sorte, il lui signala qu'il eut vent qu'elle toucha ma morsure, que cela lui etait interdit et qu'elle le savait. Un peu paniquée, elle lui repondit qu'elle ne recommencerait plus, que je lui avais pardonnée et, dans l'espoir de se faire oublier, tenta de changer la conversation par un sujet commun. "Madame n'a pas encore diné... Dois-je faire préparer son repas?". Mon Maitre lui repondit simplement que nous dinerions plus tard et qu'elle pouvait disposer avec les autres domestiques. Une fois Deliverance partie, il me regarda, exigea de me deshabiller et commenca à me caresser. Le rapport qui suivit fut aussi intense qu'à Londres. Apres l'acte, rare moment où mon maitre m'accordait de sa réelle tendresse, il me laissa m'endormir dans ses bras.

Je revais sereinement jusqu'à ce que je sentis un dechirement en mon corps. J'avais l'impression de suffoquer. Les images de mon reve se liquefièrent et se mélangèrent avec l'image de la chambre. Puis, je redescendit paisiblement dans mes reves. Je me trouvais dans une foret. J'avancais si rapidement que j'avais l'impression de flotter à travers les arbres. Les aromes de l'humus de la foret m'envoutait et m'apaisait. Le ciel laissait paraitre un ciel pure: je voyais plus d'etoiles que je n'en avais jamais vu jusqu'alors. La lune était pleine: sa beauté etait hypnotique. J'entendais le bruit des animaux nocturnes. C'est alors que j'entendis des bruits de pas. Je flottais en direction de l'origine de ce son. Les pas de plusieurs personnes se dessinait sur la terre humide de la foret. Arrivée devant un arbre, les pas se dispersaient en plusieurs groupes.

Au milieu de cet eparpillement de pas se tenait l'image de Deliverance. Elle se tenait debout, les mains liées par un cordage. Des larmes coulaient sur son visage visiblement marqué de coups. Je me mis à flotter doucement en sa direction. Je l'entendais émettre des complaintes en boucle: "Madame m'avait pardonnée! Je vous le jure: je ne recommencerais plus!". Quand j'étais à assez proche distance pour qu'elle puisse me voir, elle me supplia de ne pas lui faire de mal. Je continua à avancer dans l'espoir de la consoler de l'epouventable moment qu'elle a du passer. Tout proche d'elle, je tendis mes bras pour l'étreindre. Devant moi se dessinait, à la place de ce qu'aurait du etre mes phalanges, des monstrueuses griffes acérées montées sur des longues et epaisses mains grotesques recouvert d'un pelage. Les griffes foncerent sur l'abdomen de Deliverance et en lacererent la chair. Un hurlement, mélange de terreur et de douleur, s'échappa de sa gorge. Je tenta desesperement de retenir ces griffes de toute ma volonté mais rien n'y faisait: elles s'acharnaient sur le corps de l'infortunée. J'étais si impuissante que je ne pouvais meme pas fermer mes yeux: cet horrible spectacle m'était incontournable. Alors, je sentis ma tete plonger dans le corps déchiqueté de Deliverance, en retirant un amoncellement de chairs sanguilonnantes et d'entrailles. Je sentais le gout s'introduire dans ma bouche, puis la substence encore chaude, molle et visqueuse descendit goulument à travers ma gorge. Ma tete plongea de nouveau dans le corps: j'essaya veinement de la retenir. Mon visage allait et revenait encore et encore dans la depouille... D'abord repugnantes, ces sensations se transformèrent un sentiment de plaisir... Finalement, je cessa de tenter de retenir ma tete. Puis, je l'accompagnais addictivement, j'étais en phase avec cet infernal va-et-vient. Ma lucidité sombrait au rythme de ses sensations enivrantes jusqu'à perdre souvenir.



Je me reveilla de mon lit par un sursaut de panic. J'étais seule dans la chambre, mon coeur battait à grand chamboulement. Je quitta ma chambre pour me diriger dans la mansarde où residait Deliverance. Je frappa à la porte en appelant son nom. Un soulagement parcoura mon corps: j'entendais les pas d'une personne se levant pour ouvrir. Le bruit du loquet claqua pour laisser s'ouvrir la porte. Devant moi se tenait une jeune fille, ce n'était pas Deliverance. Elle me demanda simplement "Madame a besoin d'un service?". Je lui demanda où était ma servante, où était Deliverance! Elle me repondit qu'elle s'appellait Holly, qu'elle était ma servante attitrée et qu'aucune Deliverance n'a jamais travaillé ici. Elle conclut sa réponse avec un simple "Madame souhaite, peut-etre, prendre son petit dejeuner?". Je restais sans reponse... Immobile... Comprenant que trop bien ce qui c'était passé la nuit derniere. Je réalisa pourquoi mon maitre choisissait des personnes comme moi, une catin, ou comme Deliverance pour le servir: qui se soucie de la disparition d'une vulgaire orpheline? D'ailleurs, qui avait meme conscience de sa simple existence? Elle était à peine un souvenir: elle n'était que vapeur: bientot elle disparaitra de la mémoire des hommes pour n'avoir jamais existé. Je serais la seule à conserver son image. Ma culpabilité sera l'unique gardien de son souvenir.

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Routine

Le temps s'écoula. Bien que ma culpabilité envers Deliverance était encrée en moi, je m'adapta rapidement à ma nouvelle vie. Désapointant mon maitre, cette culpabilité se ressenti jusqu'en ma bete interieure: les humains avaient une viande qui la repugnait. Etrangement, cela ne l'empechait pas, moi non plus d'ailleurs, de les assassiner sauvagement, chose minimum pour accomplir à bien mes fonctions mais quelque peu genante lorqu'il s'agit de faire disparaitre un cadavre.

Les journées où je n'étais pas en mission était generalement consacrée à mon apprentissage des arts et des manières afin de soigner mon paraitre en société. J'y prenais grand plaisir. On m'y enseigna un vaste éventail de domaines couvrant la culture tel que la pratique de la musique, la danse, la peinture, la littérature, l'histoire des civilisations, l'ethique humaine, jusqu'à des arts plus manipulateurs tel que la politique, le théatre et la maitrise du mensonge...



Je remarqua très rapidement que ces derniers gravitaient autours d'une meme strategie: la seduction. Mes professeurs auraient surement gagné du temps en le regroupant dans cet enseignement, mais ils ne le voyaient pas de la sorte. Bien qu'ayant du accumuler une certaine expererience dans ces domaines de par mon passé de catin, je dois avouer avoir eu plus de fascination envers les enseignements culturelles et du raffinement. Néanmoins, cette structuration me donna la capacité de rattacher facilement un quelconque sujet à mes connaissances.

Les soirées de non pleine lune, il m'arrivait de me rende à des réceptions avec mon maitre organisé par de riches industriels en l' honneur de quelconques evenements. Généralement, mon maitre en profitait pour faire affaire et diplomatie. Il avait grande habileté et grand tact pour conduire une affaire. Néanmois, son doigté et sa finesse n'etait pas toujours suffisant et il m'arrivait de devoir l'aider à conclure une affaire. Selon les circonstances, cela pouvait se traduire par un simple flirt, une liaison, une intimidation ou une disparition.



D'autres moments, que se soit le jour ou la nuit, sous forme humaine ou lupine, mon maitre m'envoyait roder, espionner ou à m'ateler à des besognes pour son compte. Les vampires devinrent de plus en plus rependus dans les rues de Boston et leur influence se renforca années après années. Bien des nuits, le spectre de la mort se dessinait devant mes yeux mais, pour l'heure, j'ai pu y echapper. Les vampires débarquaient toujours plus nombreux sur les quais, d'autres affluaient des autres grandes villes de Nouvelles Angleterre. Devant faire face à ce défilé cainite, je rentrais dans ce conflit dont mon maitre m'avait parlé. Ma bete intérieur y trouva sa source de chair pour se rassasier, contribuant d'autant à la croissance de notre force mutuelle. Cependant, le flot de vampires ne se limitait pas aux nuits de pleine lune, j'ai donc du y faire egalement face sans ma bete, améliorant d'autant mes capacités de sous ma forme humaine.

Alors que, selon mon Maitre, la plupart des lycanthropes semblent avoir un controle plus ou moins pertinant sur leur bête à travers les années, il n'en fut pas le cas pour moi. L'accoutumance en ce bain de sang rendit ma bête quasi-incontrolable. Elle exigea toujours plus de chair. Lorsqu'elle entrait en frénésie, ma part humaine ne pouvait qu'assister impuissante au spectacle de ce déluge de destruction aveugle.

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La chute de Boston

Les vampires débarquaient certes toujours plus nombreux sur les quais mais aussi plus puissants. Certains etaient envoyés par des Princes d'Europe, d'autres étaient en quete de gloire et de territoires à dominer. Deux reussirent à assoir une certaine domination sur des quartiers de Boston.

Le premier se nomma Rahab, un ancien vampire qui, je presume, fait partie du clan des Malkiaves, pourtant n'ayant pas à premiere vue l'air dément. En effet, dans sa folie, il s'est persuadé d'être lieutenant de Cain et de l'avoir connu en personne. Bien que son histoire soit probablement une divagation, il est à noté que sa puissance n'est pas chimérique. Venant de l'ancien monde, il installa son influence sur le quartier de North End. Il se fonda dans la population itialienne immigrante qui prit résidence dans cet ancien quartier de Boston. Rahab vit dans un faste à l'européenne, ses manières et son raffinement suggèrent qu'il vecut jadis comme noble de l'Ancien Monde. Son gout prononcé pour l'Italie et pour le style renaissance laisse penser qu'il y aurait séjourné, voir qu'il aurait pu y etre né. Au vu de ses affirmations, il pourrait même avoir connu l'Ere de Romes. Refusant de perdre son indépendance vis-a-vis d'autres vampires, il reussit à se protéger en mettant en place une organisation criminelle trouvant ses pantins dans la population italienne locale.



Le second se nomma Kru3l le bien nommé. Brujah membre de la Camarilla, il fut envoyé pour restituer la ville à leur emprise vampirique. Bien que relativement jeune, poussé par sa soif de gloire et par sa cupidité, ce brujah progressa très rapidement dans la hierarchie vampirique, anéantissant quiconque se dressant sur sa route, pillant au passage leurs richesses et leurs titres. Des rumeurs circulent sur son compte: certains racontent qu'il s'adonnerait à la diablerie afin d'aquerir les pouvoirs de ses semblables, d'autres disent qu'ils detiendraient des lycanthropes prisionniers et se servirait de leur sang pour augmenter sa puissance. Mais, nul ne sait réellement d'où vient son incroyable ascension. Kru3l réussit à assoir son influence dans les bas fond du quartier de Roxbury.



Boston était dès lors disputée par 3 factions: mon Maitre épaulée par moi et nos serviteurs humains, Rahab le fou usant de la pègre locale à son compte et Kru3l disposant du soutient de la Camarilla.

Voilà une décénie que la guerre faisait rage. La nuit, les rues dépravées de Boston se desertifiaient. Humains, monstres sanguinaires, créatures infernales et autres goules de cauchemar s'affrontaient sur ce champ de bataille. Cette guerre était une lutte entre combattants incapables de se détruire l’un l’autre. Aucune des trois factions ne pouvait être définitivement vaincu par les deux autres: les forces étaient trop également partagées. Dans un intéret cainite, Rahab et Kru3l conclurent alors une alliance. Dès lors, le rapport de force changea. De nombreux de nos serviteurs perirent. D'autres recevèrent leur maudite étreinte et se retournèrent contre mon Maitre et moi. Hors notre demeure, Boston sombra sous leur emprise.

Bientot, notre demeure ne sembla plus pouvoir jouer son role de bastion faces aux vampires. Faute de serviteurs, portes et fenêtres ne sont plus un obstacle à leur passage. Aucun répit n'est accordé. L'intense activité nocturne pour le moins suspecte des alentours, les fréquentes intrusions de silhouette dans la nuit agissent comme autant d'éléments menaçants d'un lieu en état de siège. Les espaces clos sont une menace permanente parce que s'ils emprisonnent, ils ne protègent à aucun moment. La demeure est non seulement perméable à tout danger venu de l'extérieur mais, en plus, elle semble minée de l'intérieur par une folie douce qui l'agite la nuit. Le sommeil de ses hotes est sans cesse perturbé de cauchemar. Murmures, ricanements, gémissement et sanglots sortent des murs. Nos domestiques sont de plus en plus la proie à la dépression nerveuse et à la folie. Ses évenements trouvent probablement leurs origines en Rahab et ses capacités de malkiav. Patient et manipulateur, il esperait nous affaiblir une derniere fois par ces harcelements avant un assault.

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(A suivre... Prochain chapitre: refuge à Salem)



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Quelques faits historiques sur lesquelles sont basées cette histoire:

Jack L'eventreur, createur d'Abigael dans l'histoire

Zitat:
Les crimes de Jack L'eventreur eurent lieu pour la plupart dans des lieux publics ou semi-publics, trottoirs ou cours d'immeubles.

La dernière victime, Mary Jane Kelly, eut droit en revanche à un traitement particulier. Probablement du fait qu'elle fut la seule à être tuée dans un endroit clos (le meurtre eut lieu dans son appartement, à Miller's Court), elle fut totalement éviscérée (ses organes furent éparpillés autour d'elle dans son appartement et son cœur ne fut jamais retrouvé) et quasiment démembrée.

Mary Jane Kelly est née en 1863, elle fut assassinée le vendredi 9 novembre 1888 vers 3h00 du matin au 13 Miller's Court. Ses restes furent incinérés au cimetière catholique St Patrick, à Londres.

Ce dernier meurtre dépassa tous les autres en horreur ; il suffit en effet de lire le rapport d'autopsie pour s'en convaincre : Le corps est allongé au milieu du lit, les épaules à plat, mais l'axe du corps est légèrement incliné vers le côté gauche, la tête tournée sur la joue gauche. Le bras gauche se trouve le long du corps, avec l'avant bras replié à angle droit et reposant en travers de l'abdomen. Le bras droit, quelque peu détaché du corps, se trouve sur le matelas, tandis que l'avant bras, posé sur l'abdomen, laisse apercevoir les doigts serrés. Les jambes sont largement écartées, la cuisse gauche formant un angle droit avec le tronc, tandis que la cuisse droite dessine un angle obtus avec le pubis. Toute la surface extérieure de l'abdomen et des cuisses a été arrachée, alors que les viscères ont été retirés de la cavité abdominale. Les seins sont coupés à leur base, les bras mutilés de nombreux coups de couteau irréguliers, et le visage est totalement méconnaissable. Les tissus du cou ont été sectionnés jusqu'à l'os. Les viscères ont été éparpillées un peu partout : l'utérus, les reins et un sein se trouvent sous la tête ; l'autre sein, près du pied droit ; le foie, entre les pieds ; les intestins, à la droite du corps ; la rate à la gauche du corps ; des lambeaux de chair de l'abdomen et des cuisses ont été empilés sur une table ; le cœur a été retiré et n'a pas été retrouvé.



le grand incendie de Boston - 9 novembre 1872, évenement orchestré par des rivalités vampiriques ayant entrainé la chute de l'ancien prince de Boston dans l'histoire.

Zitat:
Le Grand incendie de Boston de 1872 débuta le 9 novembre et en deux jours détruisit environ 30 hectares de la ville, soit 776 bâtiments, une grande partie de la zone financière et fit 60 millions de dollars de dégâts.
Statistiques
Butin total: 27.478,30 Kilo de chair
Victime mordue (via lien): 0
Combats: 3010
Victoires: 1940
Défaites: 1070
Ex-aequo: 0
Or gagné: ~ 70.000,00 Or
Or perdu: ~ 12.000,00 Or
Points d’adresse remportés: 139023.46
Points d’adresse cédés: 247922.68
Le niveau de compétence de Abigael:
Niveau du personnage: Etape 18
Force: (50)
Défense: (50)
Initiative: (49)
Endurance: (43)
Dextérité: (42)
Expérience: (1657|1620)
Statistiques du Temple des Anciens Abigael
Défis lancés: 0
Défis remportés: 0
Défis perdus: 0
gardien de Abigael
Victoria
Type de gardien: Chien
Nom du gardien: Victoria
Attaque: (38)
Défense: (38)
Endurance: (38)
Données du profil
Sexe: femme
Age: inconnu Année
Lieu: ---
N° ICQ: ---
MSN Messenger: ---
Yahoo Messenger: ---
Nom AIM: ---
Jabber ID ---
Skype ID ---
Arena

Abigael n’as pas encore atteint un rang d’arène spécial.
 


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